Durant plus de cinquante ans, j’ai cru que j’étais « comme tout le monde » mais avec « un caractère difficile ».  C’était comme ça; je me suis beaucoup remise en question, j’ai progressé et pourtant, je ne parvenais pas à me défaire de ce sentiment diffus que quelque chose n’allait pas tout à fait bien dans ma vie.

Je me suis cependant intégrée aussi et j’ai travaillé durant de nombreuses années dans une grande administration, dans des postes à responsabilités où ma capacité à organiser les choses, ma capacité de travail, ma mémoire et mon sens du détail étaient très appréciés.  Entretemps, j’ai continué à apprendre, car j’aime cela.  En 2012, je me suis formée au conseil en image chez Colour Me Beautiful, à Londres.

Ce que je ne savais pas à ce moment-là, c’est que je suis autiste et que j’ai des besoins spécifiques.  Je ne connaissais pas mes limites.

Et ce qui devait arriver arriva : un beau matin, j’ai fait un burn-out, qui était en fait un burn-out autistique.  C’est durant cette période que j’ai terminé mes études de coaching.

Le burn-out a été suivi par un cancer moins d’un an après.  Un état d’esprit positif est indispensable durant la maladie : les médecins m’ont soignée et mes études de coaching et mes lectures m’ont réellement aidée à guérir.

En août 2019, la dernière pièce du puzzle s’est mise à sa place : j’ai reçu le diagnostic d’autisme, ce que l’on appelait avant le syndrome d’Asperger.  Ce fut un moment difficile d’apprendre à la cinquantaine que je suis autiste et pourtant cela expliquait bien des événements de ma vie.  J’ai pu remettre les choses en perspective, ce qui m’a permis de repartir du bon pied, alignée cette fois-ci.  J’ai compris et accepté que je suis différente, que j’aborde différemment le monde et que je pouvais choisir d’être moi-même. 

L’accompagnement de mes clients continuait à présenter des challenges : la plupart d’entre eux vivent avec de profonds traumas et je n’étais pas formée pour les accompagner.  La Vie cependant montre la voie : fin 2022, un événement dans ma vie privée m’a amenée aux thérapies somatiques.  De fil en aiguille, j’ai découvert le travail du Dr Peter Levine, le fondateur de la Somatic Experiencing.  Son travail m’a intriguée et j’ai décidé de me faire suivre par cette méthode pour mes propres traumas.  J’ai été impressionnée par les résultats et me suis rendu compte que ce serait une formidable technique pour accompagner mes clients.  J’ai donc sauté le pas et j’ai commencé la formation pour devenir thérapeute en Somatic Experiencing.

Je suis aussi artiste : je peins et je pratique l’ikebana, l’art floral japonais.